Quand le port de l’uniforme devient trop lourd.
Le port de l’uniforme peut devenir lourd, s’il prend trop de place, voire même toute la place dans la vie d’un intervenant(e) de première ligne. L’uniforme c’est comme un costume de super-héros. Quand les enfants voient des intervenants débarquer, les yeux s’écarquillent et les sourires apparaissent. Les victimes retrouvent un sentiment de sécurité quasi instantanément et les criminels fuient à toutes jambes.
Les intervenants et intervenantes de première ligne endossent ce rôle de façon plus ou moins consciente et avec le temps, ça devient de plus en plus difficile à porter. Les gens de notre quartier, nos amis et même notre famille nous reconnaissent comme tels. Avec les années, c’est le « costume » qui nous définit et nous finissons par nous oublier.
As-tu encore le goût d’être ce Super-Héros?
Les gens nous affublent des caractéristiques du super-héros qui sont : Des qualités extraordinaires, aussi appelées super-pouvoirs (force, rapidité, vision, courage, invincibilité, etc.). Ce qui fait que nous nous retrouvons avec une double identité, celle d’une personne banale, et celle du super-héros. Une apparence particulière, reconnaissable à un « costume » spécifique.
Tout le monde, ou presque, a une image positive de ces « héros » de première ligne, mais qui se soucie vraiment de l’humain en dessous du « costume ». À mon avis, trop peu de personne et souvent même l’humain sous le « costume » ne s’occupe pas de lui. Il est prêt à donner sa vie pour des inconnus, mais il n’arrive plus à se prioriser. Il n’arrive plus à retirer cette image de super-héros qui lui colle à la peau, qui le définit. Il en est devenu prisonnier.
Toi, oui toi le Super-Héros, le paramédics, le pompier, le policier, l’infirmière et la répartitrice-(Ton costume, c’est le casque d’écoute qui est bien trop lourd à porter), tu fais quoi avec ce qui te pèse? Je parle de ton impatience, des accès de colère, de ta consommation d’alcool, de la perte de sens et du déni dans lequel tu es. Je vais te poser une question simple, comment vas-tu?…Bien! Vraiment?
Prends donc le temps de bien réfléchir avant de répondre à cette question qui semble anodine, mais à laquelle tu refuses de véritablement répondre. Tu ne veux surtout pas montrer que tu es vulnérable, que tu t’es perdu en cours de route et qu’au final tu es juste humain. À quoi ça sert en bout de ligne? Et plus important encore, qui essais-tu d’impressionner?
Ta conjointe ne te comprend plus, les enfants craignent de s’exprimer ou de jouer, comme des enfants, car tu vas monter le ton? Aller au travail devient de plus en plus lourd, la communication devient plus difficile avec tes collègues?
La question qui fait mal.
Si je te demande, « est-ce que tu veux de l’aide? » et je l’ai demandé souvent. La réponse quasi unanime a été « Je ne suis pas encore rendu là »! Ma seconde question est « C’est où ça, LÀ? ». Et la dernière question est « À quel moment sauras-tu que tu es rendu LÀ? » Les réponses aux deux dernières questions étaient floues ou demeuraient sans réponse. Pourquoi me direz-vous? Simplement, parce que les gens savent pertinemment qu’ils y sont rendus, mais qu’ils refusent de montrer leurs vulnérabilités, pourtant normale.
Ils s’enferment dans leurs souffrances en silence. Toi, est-ce que tu souffres en silence? Est-ce que tu t’autorises à être toi et à prendre soins de toi?
L’aide se trouve là où nous la cherchons.
Ça peut faire du bien d’avoir un ou une Amie à qui se confier, mais est-ce que cette personne est objective? Personnellement, je ne crois pas. Elle est ton amie, elle joue pleinement son rôle en t’écoutant et te réconfortant. Mais cela ne changera en rien la situation au retour à la maison ou au travail. C’est un bien être temporaire.
Si tu éprouves une profonde tristesse, que tu cherches à t’isoler, que tu éprouves une fatigue extrême ou que tu as des idées suicidaires, tu dois contacter un spécialiste de la santé mentale (https://www.ordrepsy.qc.ca). Tu peux en contacter un directement, passer par ton PAE ou par La Maison La Vigile (1-888-315-0007).
Par contre, si tu es à bout de la routine dans laquelle tu es enlisé et que tu veux retrouver du sens dans ce que tu fais, je peux t’accompagner à sortir de ce « costume » permanent et te permettre de redevenir toi. De retrouver la conscience du moment présent, d’être plus authentique et enracinée. Avec l’intention ferme de changer et bien sûr, avec du travail, ça devient un changement permanent pour ton mieux-être!
Tu risques quoi?
Mario